Barbe Bleue est un personnage imaginaire que l’on connaît principalement via le conte de Charles Perrault, mais saviez-vous qu’il a été inspiré par une homme ayant réellement existé ? Celui-ci s’appelait Gilles de Rais et avait un château à Tiffauges en Vendée, qui se visite de nos jours. Afin d’attirer plus de touristes dans ce petit village, le monument a été rebaptisé château de Barbe Bleue, ce qui fait bien plus vendeur. Pierre DESVIGNES s’y est justement rendu pour le visiter et nous raconte, dans Sous peine de poursuite, les deux jours qu’il y a passés. Il alterne dans son récit les faits véridiques, ses propres réflexions pendant ce laps de temps ainsi que des passages plus imaginaires.
En tant que nantaise, un spectacle parlant de Barbe Bleue et dont l’intrigue – si je puis m’exprimer ainsi – se déroulait en Vendée a suffi à me convaincre de le découvrir. Je connaissais certaines répliques du conte original que j’ai pris plaisir à réentendre mais j’ai aussi eu la possibilité, grâce à ce spectacle, d’en apprendre un peu plus sur l’histoire qui entoure ce récit. J’ai ainsi pris connaissance de la romance rêvée entre Gilles de Rais et Jeanne d’Arc ; certains auraient aimé les voir ensemble dans la mesure où ils partagent un destin similaire. En effet, Gilles de Rais, maréchal de France de son titre, a été jugé à Nantes avant d’être brûlé vif sept ans après Jeanne d’Arc.
J’ai été bluffée par la manière dont notre conteur a réussi à transformer et mettre en scène une histoire assez banale et sans intérêt pour en faire un spectacle d’une heure ayant pour point central de château de Tiffauges en Vendée, endroit somme toute assez peu passionnant ; il ne s’attarde d’ailleurs pas réellement sur la visite de celui-ci qu’il nous résume en quelques phrases, dans la mesure où ce n’est pas ce point qu’il est intéressant de détailler.
Mais malgré tous ces points positifs, je dois déplorer avoir fini par trouver le temps un peu long et ne pas avoir réellement compris où le spectacle souhaitait emmener le spectateur. Le conteur divague totalement et s’éloigne par moments totalement du sujet principal ce qui m’a donné une impression de fouillis par instants. Il m’a aussi été parfois difficile de faire la distinction être fiction et réalité ce qui m’a quelque peu dérangée et parfois même sortie du spectacle tant certains passages me semblaient improbables.
L’ensemble du spectacle est relativement bon et je vous encourage à le découvrir. Pierre DESVIGNES est un conteur de talent que je ne connaissais pas avant d’assister à cette représentation mais dont je pense suivre le travail à l’avenir. Il allie gestes et danse à la parole et tient son texte durant l’intégralité de la représentation, sans aucune fausse note ou hésitation. Il a beau être seul en scène et utiliser très peu d’accessoires, l’espace scénique est loin de nous paraître vide et le lieu assez intimiste qu’est le Théâtre du Cyclope était à mon goût parfait pour ce genre de prestations.
Sous peine de poursuite , une pièce écrite et interprétée par Pierre DESVIGNES et mise en scène par Marien TILLET au Théâtre du Cyclope, spectacle joué les 7 et 8 février à 21h. Pour plus d’informations concernant les tarifs ou la manière de vous y rendre, je vous renvoie directement vers le site internet du Théâtre du Cyclope. Si vous n’êtes pas sur Nantes, pas de panique, la pièce se joue peut-être prochainement à proximité de chez vous. Je vous invite d’ailleurs à aller consulter le site internet de Pierre DESVIGNES pour en savoir plus. Les images utilisées dans cet article ne sont présentes que pour illustrer mon propos et restent la propriété de leurs auteurs respectifs.