J’ai découvert le talent d’Esteban PERROY dans La Boîte de Pandore, spectacle d’improvisation de grande qualité que j’ai vraiment beaucoup aimé. C’est donc avec joie et grand plaisir que je me suis rendue à une représentation d’Une histoire vraie, un autre spectacle dans lequel il joue et qui est adapté d’un livre qu’il a lui-même écrit. Il y interprète cette fois-ci le rôle d’un conteur et s’éloigne de la comédie et de l’improvisation – qui sont ses deux domaines de prédilection pour lesquels il est connu et reconnu, étant donné qu’il tient la plus grande école d’improvisation sur Paris.
Comme dit juste au dessus, Une histoire vraie n’est pas une comédie. On y suit un jeune garçon, âgé de 5 ans au début du spectacle, qui fuit le génocide arménien. Ce qui y est raconté est dur et ampli de détails qui nous donnent l’impression de vraiment assister aux scènes qui nous sont racontées. Les descriptions sont précises et parfois horribles – n’ayons pas peur des mots – ce qui fait passer le spectateur par tout un panel d’émotions durant la représentation.
Esteban PERROY nous raconte cette histoire assis sur un tabouret, sur scène. Il est accompagné par Erwan LE GUEN au violoncelle et ses propos sont illustrés en images par des visuels à l’aide d’un vidéoprojecteur. Ces choix pour la mise en scène – signée par William MESGUICH – permettent une certaine proximité avec le public. Une carte est par exemple projetée au tout début de la pièce, avec pour objectif de se représenter les distances et les lieux traversés par le personnage. Ces propositions ainsi que la qualité de l’écriture du texte plongent le spectateur assez facilement dans le récit et lui donnent la possibilité de se l’approprier afin qu’il puisse le vivre réellement.
Comme l’indique le titre de la pièce, l’histoire racontée n’est pas inventée : c’est en effet celle du grand-père du propriétaire du Théâtre de Poche Graslin. Cette pièce est donc le témoignage de ce qu’il a réellement vécu lorsqu’il était enfant, durant le génocide arménien. Le périple qu’il entreprend ainsi que les nombreuses péripéties qu’il traverse semblent à la fois surréalistes et pourtant tellement réelles.
Le génocide arménien est une partie de l’histoire fort méconnue et je suis heureuse d’en avoir appris un peu plus grâce à ce spectacle. Je le trouve fort et important car il contribue au travail de mémoire et le texte de la pièce a même été publié afin que l’on puisse en garder une trace pendant encore longtemps. Si vous souhaitez voir une comédie, ce n’est pas le spectacle que je vous conseille car il est tout sauf drôle mais je vous encourage tout de même vivement, si vous êtes curieux, à écouter ce texte qui résonne encore de nos jours avec l’actualité.
Une histoire vraie avec Esteban PERROY et Erwan LE GUEN d’après un texte d’Esteban PERROY et mis en scène de William MESGUICH au Théâtre de Poche Graslin, spectacle joué du 23 au 25 janvier à 19h et du 30 janvier au 1er février à 21h. Pour plus d’informations concernant les tarifs ou la manière de vous y rendre, je vous renvoie directement vers le site internet du Théâtre de Poche Graslin. Si vous n’êtes pas sur Nantes, pas de panique, la pièce se joue peut-être prochainement à proximité de chez vous. Les images utilisées dans cet article ne sont présentes que pour illustrer mon propos et restent la propriété de leurs auteurs respectifs.
3 réflexions sur “UNE HISTOIRE VRAIE PAR ESTEBAN PERROY AU THÉÂTRE DE POCHE GRASLIN”