1917 de Sam Mendes sort ce mercredi 15 janvier en salles et je vous encourage vivement à aller le voir. Je ne suis pourtant, en règle générale, pas vraiment attirée par les films de guerre – et je ne l’aurais surement pas vu s’il n’était pas projeté dans le cadre de la soirée des passionnés au Gaumont – mais celui-ci vaut vraiment le détour.
Tout d’abord, 1917 a remporté les Golden Globes du meilleur réalisateur ainsi que du film dramatique. Ces prix ne sont certes pas l’assurance d’une production qui plaira à tous mais ils sont néanmoins gage d’un minimum de qualité et certainement d’un film qui marquera l’année. Bien que je n’aie pas vu les autres films en compétition, ces récompenses ont été, pour moi, amplement méritées.
1917 nous fait suivre deux jeunes soldats chargés d’arrêter une attaque prévue contre l’ennemi. Ils ont en effet découvert que les allemands leur avaient tendu un piège et que l’ensemble des hommes de cet escadron mourront si l’assaut est maintenu. Le scénario de base n’a rien de bien folichon, je vous l’accorde, mais il est en même temps assez difficile d’être imaginatif et novateur lorsque le pitch se base sur l’Histoire.
Comme vous vous en doutez, ce n’est donc pas le scénario qui me pousse à vous écrire cet article et ce n’est pas non plus l’argument que je retiendrai pour vous encourager à voir 1917. Je peux cependant vous assurer que l’histoire racontée est loin d’être la partie la plus marquante du film. En effet, les acteurs sont vraiment bons – du plus petit au plus grand rôle – et je voudrais souligner la justesse du jeu de George MacKay et Dean-Charles Chapman qui incarnent les deux personnages principaux.
Les relations et rapports de force entre les protagonistes sont assez difficiles à jauger et à comprendre dans certaines situations, mais j’ai trouvé que la complexité de celles-ci en ces temps de guerre était réellement bien retranscrite. Certaines scènes sont fortes et poignantes de part leur contexte et les lueurs d’espoir – certes peu nombreuses – sont nécessaires en ces temps où la mort et la violence règnent.
J’aimerais m’attarder quelque peu sur la réalisation de 1917 qui est juste hallucinante et dont je pourrais vous parler pendant des heures. Une bonne partie des scènes sont filmées en plans-séquences ou ont un nombre de coupes entre les plans assez restreint, ce qui donne l’impression de suivre réellement les personnages, de vivre les situations en même temps qu’eux et permet au public de ressentir leurs émotions. Les jeux de caméras sont brillants et en adéquation avec le scénario à tel point que j’ai été subjuguée par ce que je voyais pendant une bonne partie de la projection.
Je pense que l’aspect du film qui m’a le plus impressionnée et plu, c’est sa photographie. Les couleurs et lumières des plans sont juste sublimes et j’ai été fascinée par le réalisme et la beauté des images qui semblent toutes avoir été composées à la manière d’un tableau ; je pense d’ailleurs que je pourrais regarder certaines scènes pendant des heures sans m’en lasser. Mention spéciale pour les plans de deux scènes se déroulant plutôt vers la fin du film et dont les jeux de caméra et de lumière sont à couper le souffle : l’une est filmée en pleine nuit alors que l’unique source de lumière provient des flammes d’un incendie, l’autre se déroule au lever du soleil et la beauté des couleurs se mélangeant dans le ciel tranche assez abruptement avec l’angoisse que ressent le spectateur à ce moment du film.
1917 a été projeté en VF pour cette séance d’avant-première et je dois confesser que cela m’a quelque peu gâché le film. Je suis loin d’être une pro VO, même si de peur d’être déçue je préfère voir, lorsque j’ai le choix, la plupart des films avec les voix originales des acteurs. J’ai rencontré deux problèmes majeurs avec la version française de 1917 : tout d’abord, j’ai eu du mal à entrer dans le film tant le jeu des comédiens de doublage était assez peu juste au début du film dans la mesure où ils étaient en sous-jeu et où les intentions semblaient incomprises. Ce que je déplore donc ici, c’est de nous avoir projeté un film en version française dont le doublage laisse clairement à désirer.
Le doublage s’est quelque peu amélioré par la suite et j’ai fini par m’en accommoder – voir même presque par l’oublier – jusqu’à ce qu’intervienne une scène dans laquelle a lieu une discussion entre deux personnages, l’un anglais et l’autre français. J’ai mis du temps à comprendre la raison pour laquelle ils avaient du mal à se comprendre étant donné qu’ils parlaient la même langue dans la version française, ce qui n’est bien évidemment pas le cas dans la version originale. Les ennemis parlent quant à eux bien allemand – heureusement d’ailleurs – ce qui fait que le problème était cependant moindre dans la mesure où ces deux protagonistes sont alliés. Je vous encourage donc, même si vous regardez la majorité de vos films en français, à visionner 1917 dans sa version originale.
1917 est un film grand spectacle qui vous en mettra, à coup sûr, plein la vue. La fraternité entre les deux soldats envoyés en mission est réellement touchante, le son et la musique contribuent à la grandiosité de cette super-production et quelques célébrités viennent compléter le casting pour notre plus grand plaisir. Et si comme moi les scènes de boucherie et de violence vous rebutent, je peux vous assurer que 1917 reste sobre sur ce point, pour un film de guerre entendons-nous.
Comme vous pouvez vous en rendre-compte, je ne pouvais décemment pas vous parler de ce film uniquement en quelques mots sur Instagram et en quelques lignes dans mon bilan du mois. J’avais d’ailleurs déjà assisté à la soirée des passionnés en 2019, durant laquelle j’avais eu l’occasion de découvrir Le chant du loup d’Antonin Baudry, un film pour lequel j’ai eu un réel coup de cœur et dont je vous ai suffisamment parlé en 2019 je pense ; je lui avais aussi dédié un article qui est toujours disponible sur le blog et que vous pouvez retrouver ici.
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