ANARCHY, L’HARMONIE DU DÉSORDRE – COMPAGNIE CHUTE LIBRE – LE LIEU UNIQUE

J’ai découvert la compagnie Chute Libre il y a quelques années à l’occasion du festival HIP OPsession ; le spectacle MadMen était alors programmé au TNT (Terrain Neutre Théâtre), une petite salle nantaise située vers Hôtel Dieu. MadMen met en scène trois danseurs hip-hop et comme je commençais tout juste ma pratique à l’époque, j’ai été fascinée par ce spectacle. C’était la première fois que je voyais une chorégraphie répétée et non improvisée de ce style de danse, ayant plus l’habitude d’assister à des battles. Comme la compagnie Chute Libre est nantaise, j’ai commencé à suivre avec attention leur travail, pouvant assez aisément voir leurs différents spectacles qui étaient régulièrement programmés dans le coin. Je vous laisse donc imaginer ma joie lorsque j’ai appris, en juin dernier, la création de leur nouvelle pièce : Anarchy, l’harmonie du désordre.

Sans grande surprise, j’ai vraiment beaucoup aimé le spectacle et je ne suis a priori pas la seule étant donné que la salle a fini la représentation débout pour acclamer les danseurs. J’ai retrouvé avec joie certains d’entre eux que j’avais déjà pu apercevoir dans certaines de leurs précédentes créations, mais aussi ce qui fait la marque de fabrique de la compagnie : les jeux de lumières avec les projecteurs. La lumière est assez souvent un personnage à part entière du spectacle dans les créations de la compagnie Chute Libre et c’est encore le cas ici dans Anarchie, l’harmonie du désordre. 

La force de ce spectacle, c’est l’impression de bazar organisé que l’on a de l’extérieur. Tout semble arriver de manière assez aléatoire et improvisée alors que les gestes des danseurs sont précis, maîtrisés et organisés. Concernant la qualité de la danse, il n’y a clairement rien à redire. Les danseurs sont des professionnels, savent ce qu’ils font, sont passionnés et ça se voit. Les mouvements sont fluides, les figures (powermoves pour les experts) ne sont pas le clou du spectacle mais sont mises au service de la création et de la danse. Lors des parties chorégraphiées, chaque danseur effectue le même mouvement mais arrive tout de même à nous montrer son identité, son style et à y mettre sa touche personnelle, ce qu’il est selon moi plus difficile d’observer avec d’autres styles de danses.

Il est parfois compliqué de comprendre d’où vient le nom d’une pièce, en particulier lorsqu’elle est dansée, mais ce n’est pas le cas pour Anarchy, l’harmonie du désordre. Assez rapidement, le spectateur comprend la signification de ce titre que je trouve évocateur mais aussi réellement bien trouvé. Les artistes « cassent » en effet le Lieu Unique en faisant tomber des projecteurs ou en relevant en partie les rideaux de manière asymétrique ; la scène n’est alors plus un lieu de mise en valeur mais plutôt d’expérimentation. J’ai même parfois eu l’impression que les actions effectuées par les danseurs étaient assez absurdes et n’avaient pas réellement de sens, ce qui a accentué mon avis concernant ce nom.

Anarchy, l’harmonie du désordre d’Annabelle Loiseau et Pierre Bolo avec Salem Mouhajir, Aida Boudrigua, Gabriel Um Tegue, Clémentine Nirennold, Kevin Ferré, Patrick Flegeo, Andrege Bidiamambu, Mackenzy Bergile et Annabelle Loiseau ou Pierre Bolo au Lieu Unique, spectacle joué le 16 novembre à 20h et le 17 novembre à 17h. Pour plus d’informations concernant les tarifs ou la manière de vous y rendre, je vous renvoie directement vers le site internet du Lieu Unique. Si vous n’êtes pas sur Nantes, pas de panique, la pièce se joue peut-être prochainement à proximité de chez vous. Je vous invite d’ailleurs à aller consulter le site internet de la compagnie Chute Libre pour en savoir plus.

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