Retour à Reims est le premier spectacle de la saison que je suis allée voir au Lieu Unique et je peux vous dire que c’est un retour en grandes pompes. Je n’ai jamais vu la salle aussi pleine à craquer et autant de monde attendre plus d’une demi-heure avant le début de la représentation.
La pièce est un huis-clos se déroulant dans le studio d’enregistrement d’une radio et interprétée par trois comédiens qui m’ont impressionnée par le naturel avec lequel ils échangeaient leurs répliques. On découvre au fil du spectacle l’histoire de Didier Eribon que nos protagonistes ont pour ambition de traduire en film documentaire. Le texte est lu par l’unique personnage féminin et les souvenirs de l’auteur sont mis en images et projetés sous forme de vidéo en parallèle de la lecture.
L’auteur a grandi pendant une période encore peu encline à la communication parents-enfants, si bien que lorsqu’il revient chez sa mère suite au décès de son père, il n’a plus de contacts avec sa famille depuis plus de 30 ans. Les souvenirs affluent alors et sont prétextes à traiter un certain nombre de sujet sociétaux tels que le début de la libération des femmes et leur volonté à travailler souvent mal reçue par leurs maris, les inégalités sociales dans le milieu duquel il est issu ou encore l’homosexualité encore très peu acceptée à l’époque.
La mise en scène est assez sobre mais les décors compensent le peu de mouvements sur scène. Le metteur en scène réussit à redynamiser le spectacle lorsque c’est nécessaire afin de pas perdre son auditoire et les talents de rappeur et de beatmaker de l’un des comédiens permet même de dévier en musique sur l’histoire des tirailleurs africains pendant la seconde guerre mondiale.
Retour à Reims mise en scène par Thomas Ostermeier d’après le livre de Didier Eribon avec Cédric Eeckhout, Irène Jacob et Blade Mc Alimbaye au Lieu Unique, spectacle joué du 22 au 24 octobre à 20h. Pour plus d’informations concernant les tarifs ou la manière de vous y rendre, je vous renvoie directement vers le site internet du Lieu Unique.
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