Je pensais vous publier aujourd’hui ma quatrième journée du Sofilm Summercamp festival, mais vous allez rire : je n’y étais pas. Je pensais donc vous présenter les films que j’aurais aimé voir, au risque de faire des redites par rapport à l’article de présentation du festival d’il y a quelques semaines. C’est en commençant à vous parler d’Yves de Benoît Forgeard que je me suis rendue compte que j’avais pas mal de choses à dire sur ce film et qu’il serait donc plus intéressant et constructif pour vous et pour moi de dévier légèrement du thème initial.
Yves est sorti en salles ce mercredi 26 juin et je me suis empressée d’aller le découvrir. Je n’avais rien lu ni vu à son sujet avant la projection, hormis l’affiche à côté de laquelle il m’avait été difficile de passer, mais je partais assez confiante : le film avait l’air sympathique et assez feel-good, de quoi bien commencer l’été avant de partir en vacances. Je suis ressortie de la salle en m’étant pris une sacrée claque et avec l’envie de vous faire découvrir ce film pour lequel j’ai eu un réel coup de cœur.
La scène d’exposition nous présente Jerem’, un rappeur raté qui accepte de recevoir chez lui Yves, un réfrigérateur connecté équipé d’une intelligence artificielle. En échange, ses courses sont faites gratuitement et il doit répondre régulièrement aux questions de So, jeune femme qui ne le laisse pas indifférent.
Le postulat de base est assez simple et on peut s’attendre facilement à un film vu et revu, à une comédie romantique assez classique voir à un film de science-fiction très moyen. Il n’en est rien ! Benoît Forgeard nous livre avec Yves une réflexion sur les intelligences artificielles, leur statut juridique, la question de savoir si elles sont responsables ou non de leurs actes et pousse même jusqu’à l’interrogation suivante : une intelligence artificielle peut-elle développer des sentiments, quels qu’ils soient ?
Le film est porté par un casting talentueux : William Lebghil tient le rôle titre et s’essaie même au rap, Doria Tillier incarne So de manière assez impressionnante et Philippe Katerine joue le producteur le plus patient et avec le moins de charisme de l’univers. Yves a été présenté à Cannes en clôture de la quinzaine des réalisateurs et il y a selon moi tout à fait mérité sa place.
Yves est un film que je vous encourage vivement à visionner, principalement pour les questions qu’il pose mais aussi plus simplement parce qu’il est drôle et que vous allez passer un bon moment devant en ce début d’été. Si tous ces arguments ne vous suffisent pas, sachez qu’en cette période de canicule les salles de cinéma sont climatisées et qu’il y fait donc vraiment bon.
Yves, Benoît Forgeard, dès le 26 juin dans toutes les bonnes salles de cinéma.
Une réflexion sur “YVES – BENOÎT FORGEARD”