Nous sommes déjà le troisième jour du festival, ce qui fait que je suis à présent rodée sur son fonctionnement. Je connais les créneaux auxquels arriver pour récupérer ma place sans attendre trop longtemps et le Katorza commence à devenir ma deuxième maison : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes comme dirait l’autre. Cette journée est pour moi thématique vis à vis des films que j’ai décidé de voir, mais ce n’est pas pour cela que je les ai choisis ; la réflexion m’est venue après coup. Ce sont les sujets de la guerre (d’une importance capitale pour le travail de mémoire) et de la musique (21 juin, fête de la musique, tout ça tout ça…) qui m’accompagnent en ce premier jour de l’été.
Je commence ma journée par une carte blanche, et pas des moindres puisqu’il s’agit de celle de John Landis, invité d’honneur du festival. Il nous présente Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick, un film qui se déroule durant la première guerre mondiale (cf paragraphe précédent). Ce que j’ai apprécié dans le scénario, c’est qu’il soit inspiré de faits réels bien qu’il se soit permis un certain nombre de libertés. Le film retrace en effet la fusillade de trois hommes pour servir d’exemple suite au refus d’un certain nombre d’entre eux d’obéir aux ordres. Le film est loin d’être joyeux, mais je suis contente d’avoir pu découvrir un Kubrick sur grand écran. J’ai aussi apprécié découvrir ce passage de notre histoire méconnu, car c’est bien du côté français de l’affrontement qu’il s’est déroulé.
Je poursuis ma journée avec une deuxième carte blanche, celle de Philippe Bachman, délégué général et programmateur du festival War on Screen. Il nous introduit Scream for me Sarajevo de Tarik Hodzic, un documentaire fort intéressant sur le concert qu’a donné le groupe Iron Maiden à Sarajevo en 1994 en pleine occupation. Ce qui est très fort, c’est de voir à quel point la population de Sarajevo ainsi que le groupe se sont tous battus pour que ce concert ait lieu pendant le conflit. J’ai eu un réel coup de cœur pour ce film, qui nous prouve que la musique (ici mais même la culture en général) continue d’exister pendant les guerres. C’est un sujet qui me touche particulièrement, et la promotion de la culture dans n’importe quelle situation est une chose que je prône personnellement. Ce film est un témoignage fort et important que je vous invite fortement à découvrir.
Alain Cavalier vient ensuite nous présenter Être vivant et le savoir, un film avec lequel, pour être franche avec vous, j’ai beaucoup de mal. Pour tout vous dire, je finis par sortir au bout d’une heure tellement je ne suis pas happée et intéressée. En sortant de la salle, je pense à vous livrer tout de suite mon avis sur ce film, ce que je fais d’ailleurs très succinctement sur Instagram. A ce moment-là, je ne vous encourage pas du tout à aller le voir et vous indique que ce film n’est vraiment pas très intéressant, pour rester polie. Cependant, quelques jours seront passés au moment où vous lirez ces lignes, et je laisse donc la parole à la moi du futur pour qu’elle vous donne un avis plus nuancé, construit et constructif sur ce film.
Tout d’abord, sachez que c’est l’absence de scénario et donc d’intrigue à suivre qui m’a le plus dérangée. En général, même lorsqu’un film ne me plaît pas, je le vois jusqu’au bout afin de comprendre où il veut m’emmener et avoir le fin mot de l’histoire (c’est ce qu’il s’est passé hier avec The Usual Suspects). L’autre soucis selon moi, c’est que les plans semblent avoir été tournés par mon petit cousin de 5 ans auquel on aurait prêté une caméra : les plans ne sont pas réfléchis, ou du moins c’est l’impression que le film donne car la caméra bouge sans arrêt comme lorsque mes parents filmaient nos vacances avec le caméscope. Cet aspect amateur m’a personnellement déplu et empêchée de rentrer dans le film.
Être vivant et le savoir est un hommage à une proche du réalisateur décédée des suites d’une maladie récemment, et avec laquelle il envisageait de tourner un film. Ici, ce sont donc des extraits de leurs échanges, de leurs rencontres et de ce qu’ils ont pu faire ensemble. Je comprends l’intention qui est vraiment louable, mais je pense que ce film est trop peu dynamique pour m’avoir accrochée. Je n’ai finalement loupé que les 20 dernières minutes et je pense avoir réussi à vous retransmettre assez fidèlement ce que j’ai ressenti pendant la projection. Je repasse la parole à la moi du passé pour la fin de cette journée.
Je termine ma journée avec la projection en plein air sous les nefs du film The Blues Brothers qui nous est présenté par John Landis en personne, son réalisateur. Je vous disais dans la présentation de la programmation que je revois régulièrement ce film à chaque fois qu’une occasion se présente et je ne pouvais donc décemment pas louper cette séance. Je prends plaisir à réécouter toutes les chansons devenues cultes de ce long-métrage et à revoir tous ces artistes aujourd’hui très connus tels qu’Aretha Franklin ou Ray Charles.
Comme hier, j’aimerais aussi vous parler des films que j’aurais aimé voir aujourd’hui, ou plutôt DU film puisqu’il n’y en a qu’un. Projeté dans le cadre du dispositifs lycéens et apprentis au cinéma, Hyènes de Djibril Diop Mambety est un film sénégalais, un cinéma que je connais absolument pas. Comme je suis une personne curieuse et ouverte à découvrir de nouvelles formes d’art et de culture, j’aurais beaucoup aimé voir ce film incarné, d’après ce que j’ai pu voir, principalement par des actrices.
J’aimerais prendre le temps de revenir sur le dispositif lycéens et apprentis au cinéma. Cette proposition est destinée à un public de 15-18 ans, mais des propositions similaires existent pour les élèves de primaire ainsi que pour les collégiens. J’y ai personnellement participé lorsque j’étais en 3ème, et j’ai ainsi pu découvrir des films que je n’aurais pas été voir par moi-même. Un travail était fait en amont sur ces films, puis nous en reparlions ensuite en classe et cela découlait en général sur une réflexion ou sur un travail à faire. C’est grâce à collège au cinéma que j’ai découvert mon premier Hitchcock, Fenêtre sur cour. Je me souviens que nous avions même fait un atelier sur les bruitages au cinéma : un intervenant était venu dans la classe et nous avait fait refaire les bruitages d’une scène. C’était il y a 8 ans, et j’en garde des souvenirs intarissables, autant vous dire que c’est un événement qui m’a marquée.
Je vous donne rendez-vous vendredi à 17h pour la quatrième journée du festival, article qui sera un peu particulier… Toutes les images utilisées dans cet article ne sont présentes que pour illustrer mon propos et restent la propriété de leurs auteurs respectifs.
2 réflexions sur “SOFILM SUMMERCAMP 2019 : JOUR 3/5 (THE BLUES BROTHERS, LES SENTIERS DE LA GLOIRE, COLLÈGE AU CINÉMA, …)”