Il serait réducteur de qualifier le spectacle Sans de Martine Pisani uniquement de performance dansée. Alliant habilement la parole et le chant à la danse contemporaine, il fait passer un message fort à travers l’humour et la caricature.
Le terme Sans, choisi comme titre de l’œuvre, peut se référer à la scénographie totalement absente, puisque la pièce se joue sans décors, sans costumes ou presque et sans changements de lumière. Seuls sont présents sur scène les trois danseurs, qui prennent possession de tout l’espace et nous prouvent que les artifices sont inutiles.
Je trouve intéressant de noter que Martine Pisani, chorégraphe de la pièce, est une danseuse autodidacte. Elle s’est donc inspirée de nombreux artistes aux multiples influences, et cela se voit. Les pas de danse sont empruntés au hip-hop, aux danses régionales et folkloriques, ou inspirés d’actions de la vie quotidienne (prendre un objet, le reposer, etc…).
Tout le spectacle tente de faire passer un message, et est un miroir de notre société actuelle. On y retrouve des personnes qui se coupent la parole pour tenter d’exister et de faire passer leur message, sans s’écouter les uns les autres. On les voit aussi s’imiter entre eux, étant tour à tour modèle et suiveur. À d’autres moments, ils cherchent au contraire à sortir du cadre, et à partir dans une autre direction, seuls.
On y trouve aussi des passages plus positifs, où lorsque l’un des danseurs tombe, un autre l’aide à se relever : solidarité et entraide sont les qualités de notre société ici mises en avant. La dernière partie du spectacle n’est autre que le spectacle lui-même, mais en accéléré. Le monde va de plus en plus vite, c’est un fait, et on ne prend plus le temps de faire quoi que ce soit.
Pour ma part, c’est le passage dans lequel les trois interprètes s’échangent des regards qui m’a le plus marqué. Tantôt tristes, énervés, joyeux, fiers ou effrayés, ils nous transmettent leurs émotions sans un mot. J’ai aussi été surprise qu’ils ne sortent de scène qu’à un seul moment, pour échanger leurs T-shirts, comme pour signifier qu’ils sont interchangeables et remplaçables.
Bien que créée en 2000, Sans est toujours jouée et n’a pas pris une ride. Les interprètes, jouant inlassablement depuis toutes ces années, continuent de faire rire un public captivé. La danse contemporaine, souvent difficile d’accès pour un public lambda, est ici vraiment à la portée de tous, et peut expliquer en partie son succès. La salle était vraiment réactive pendant la représentation, ce qui a contribué à créer une ambiance conviviale.
J’ai depuis peu, et pour mon plus grand plaisir, repris le chemin des salles de spectacle nantaises, et je ne pouvais espérer mieux que cette œuvre inspirante et motivante pour me conforter dans ma décision. Sans est donc un très bonne surprise que je vous invite à aller voir si elle est jouée près de chez vous : 18/20.
Sans de Martine Pisani, interprétée par Theo Kooijman, Laurent Pichaud et Olivier Schram et jouée au Lieu Unique les jeudi 11 et vendredi 12 octobre 2018.
L’image utilisée n’est présente que pour illustrer mon propos, et reste la propriété de son auteur.
Hello just wanted to give you a brief heads up and let you know a few
of the images aren’t loading properly. I’m not sure why but I think its a linking issue.
I’ve tried it in two different web browsers and both show the same outcome.
J’aimeJ’aime
Hello, I’m surprised because you’re the first to tell me something like that. Maybe it’s just because you try to read it in another country than France? I don’t think I’m able to do anything but thank you for the information! I hop you’ll read it.
J’aimeJ’aime