Du 21 au 28 novembre s’est déroulée la 39ème édition du festival des 3 continents. Plusieurs dizaines de films africains, asiatiques et latino-américains ont été présentés, avec entre autre une compétition officielle en récompensant quatre d’entre eux.
Classés en catégories, les films ont été projetés plusieurs fois dans différents cinémas de la ville de Nantes, ainsi que du département. La programmation de cette année était assez riche et éclectique, mêlant rétrospectives et avant-premières : il y en avait donc pour tous les goûts.
- Mardi 21
Après avoir récupéré mon accréditation à Cosmopolis, j’ai profité d’être déjà sur place pour regarder l’exposition photos l’Argentine malgré tout, et aller jeter un coup d’œil au 3 continents café.
À 21h au Katorza, j’ai assisté à la projection de lancement avec So Long Enthusiasm, film colombien faisant partie de la sélection officielle de la compétition internationale. Qu’en dire ? Je le classerais dans les films d’auteurs difficilement compréhensibles, longs et soporifiques. On suit une fraterie fêtant l’anniversaire de leur mère qui est enfermée, seule, pour une raison que le spectateur ignore ; elle demande à la fin du film à sortir. Ce film n’a, pour moi, pas un très grand intérêt, hormis celui de m’avoir fait découvrir que je n’aimais pas ce type de films : 1/5.
- Mercredi 22
Deuxième jour de festival, avec pour moi la projection de The Host de Bong Joon Ho, un film fantastique sud-coréen. Un homme, qui travaille dans une petite supérette avec son père, se voit enlever sa fille par un monstre aquatique. Le scénario semble assez simple, mais il est en fait prétexte à dénoncer la précarité ainsi que la présence américaine en Corée du Sud. Une scène où l’on voit deux enfants risquer leur vie pour avoir de quoi manger m’a particulièrement marquée, et fait réfléchir.
Les images sont fortes et percutantes, et des thématiques telles que l’acceptation de la mort ou l’importance de la famille y figurent. Le film dénonce clairement les tests cliniques sur les malades vivants ainsi que la médiatisation des décès du côté américains alors que ceux côté coréens, bien plus nombreux, ne sont même pas mentionnées. La police coréenne est placée en première ligne, échos évident à une rancœur des guerres passées soulevée ici par le réalisateur.
J’ai eu la chance de visionner OKJA, du même réalisateur, lors du Sofilm Summercamp Festival de Nantes édition 2017, et que j’avais particulièrement apprécié. Les deux films se ressemblent en plusieurs points, sont engagés, dénoncent quelque chose qui tient à cœur au réalisateur, avec un thème récurant autour de la faim, et des protagonistes issus de milieux plutôt défavorisés ou de la classe populaire. The Host a aussi fait échos au film A day que j’ai découvert cette année lors du festival des Utopiales. La thématique du deuil amenée par le fantastique les lies tous les deux, et leurs fins sont étonnement assez similaires. The Host et Okja méritent tous les deux la note maximale de 5/5.
- Samedi 25
Après deux jours de pause, retour pour moi dans les salles de cinéma. En ce samedi après-midi, j’ai assisté à la projection de Les destinées d’Asher de Matan Yair au cinema Le Concorde. On y suit Asher, lycéen de Terminale, qui aide son père travaillant dans une entreprise d’échafaudages lorsqu’il n’est pas en cours. Peu intéressé par les études au début, la rencontre avec un professeur va changer sa vision de l’apprentissage.
Les protagonistes parlent en hébreu, et visionner un film dans cette langue (avec sous-titres bien entendu) était une première pour moi ; entrer dans le film au début n’a donc pas été facile pour moi. Une fois dedans, le film ressemble souvent plus à un documentaire, et s’éternise parfois, ou prend le temps selon les avis. Il ne se passe des choses véritablement que dans la deuxième partie du film. Les destinées d’Asher se termine en laissant plusieurs questions en suspend, mais on en ressort avec l’envie d’enseigner et d’aider les élèves en difficulté. Ce sera pour moi un 3/5.
- Les suppléments
La remise des prix a eu lieu le dernier soir du festival. La montgolfière d’argent a été attribuée à Angels wear white de Vivian Qu et celle d’or à Comme un cheval fou de Tao Gu. Le prix wik fip du public a quant à lui été attribué à Newton d’Amit Masurkar et le prix du jury jeune à Les versets de l’oubli d’Alireza Khatami. Les montgolfières d’argent et d’or ont été projetées à nouveau le dimanche 3 décembre 2017 au Cinématographe, séances auxquelles je n’ai malheureusement pas pu assister.
Mon avis général sur le festival est plutôt positif. C’était une première pour moi, et comme dans tout festival il y a du bon et du moins bon, mais je suis satisfaite d’avoir visionné les films que j’ai eu la chance d’aller voir. Bien que le public soit assez âgé, comparé par exemple aux Utopiales ou à Tissé métisse qui ont des visiteurs très divers, je pense y retourner l’année prochaine.
Je n’ai malheureusement pas pu assister à toutes les projection que je souhaitais. Voici la liste des films que j’aurais aimés voir lors de cette édition :
- Ponyo sur la falaise
- Shara
- Telepolis
- Detective Dee : le mystère de la flamme fantôme
- Macario
- Nalu on the border
- The brawler
- Newton
- Comme un cheval fou
- The last painting
- Rêves
Les images extraites de films ou affiches appartiennent à leurs auteurs respectifs. Les photos ont quant à elle été prises par mes soins.
Une réflexion sur “Festival des 3 continents 2017”