Le festival des Utopiales accueille tous les ans une compétition de courts-métrages de science-fiction. Pour la première fois cette année, une quatrième session a été ajoutée à la programmation. Chacune comptant sept films, sur les vingt-huit présentés au total, je n’en ai vu que la moitié. J’ai assisté à la troisième session vendredi matin, et à la quatrième samedi. Voici donc mon avis sur les quatorze que j’ai eu la chance de visionner :
- The last Schnitzel
Récompensé par le prix canal +, The last Schnitzel est un court-métrage humoristique prenant place dans un futur où la nourriture telle que nous la connaissons n’existe plus ; en particulier, le poulet est une espèce éteinte depuis plus de deux cents ans. En prévision d’une pénurie de ressources alimentaires, la Terre doit être évacuée par tous ses habitants. Cependant, le chef d’un des états refuse catégoriquement de partir tant qu’il n’aura pas dégusté de Schnitzel, sorte d’escalope de poulet panée. S’en suit alors une recherche aussi surréaliste qu’absurde dans un tel contexte, où l’on passe de l’étonnement à l’amusement en quelques secondes. Les plans sont artistiques et superbes : 17/20.
- Nimmer
Tourné en noir et blanc, ce film sans paroles mêle les sciences et les calculs physiques à la poésie d’une histoire d’amour. Un couple s’est retrouvé séparé suite à un tremblement de terre, ne pouvant que s’observer de loin. La femme communique à l’aide d’oiseaux qu’elle envoie à son mari, et qui aident ce dernier à trouver une solution qui les rassemblera. À la fois triste et magnifique, de part les images comme de l’histoire, il nous fait prendre conscience de la difficulté de vivre loin d’un proche suite à une guerre ou une catastrophe naturelle : 15/20.
- Orbital Inn
Dans ce futur où la population mondiale est bien trop nombreuse, il est à présent interdit de concevoir un nouvel enfant. Partant de ce contexte, une agence de voyage propose une expérience familiale, où des humanoïdes sont programmés pour prendre le rôle d’une femme et d’un enfant. Le client repart, à la fin de ses vacances, avec la sauvegarde qu’il pourra réutiliser lors de son prochain voyage. J’ai trouvé cette idée géniale et novatrice, sublimée par la musique du générique : 18/20.
- E is for Evolution
Court-métrage d’animation, E is for Evolution nous relate, comme son nom l’indique, l’évolution de nombreux êtres vivants, mais aussi de quelques technologies au fur et à mesure des années. Il se finit par la disparition de la Terre, qui est bien évidemment inévitable. Sans plus pour moi, mais intéressant malgré tout : 14/20.
- The Swelling
Le film commence avec un point lumineux se déplaçant sur un mur. Notre protagoniste essaie, pendant plusieurs minutes, de le faire disparaître, de différentes manières. Il finit par s’ouvrir le crâne en se tapant la tête dessus. C’est du gore pour du gore, sans grand intérêt. Je n’ai pas vraiment compris l’histoire, ni aimé ce court-métrage sans couleurs : 10/20.
Je qualifierais ce court-métrage d’indescriptible. Un enfant donne une pièce à une dame, ce qui lance un spectacle réel, devant ses yeux, de danse et de musique. Cette représentation est un grand n’importe quoi, que je n’ai pas vraiment aimé : 8/20. Il a cependant attiré les jurés, car ils lui ont remis le premier prix ex æquo.
- Real Artists
Dernier court-métrage de cette troisième session, Real Artist nous peint un futur possible pour le cinéma d’animation. Ici, une intelligence artificielle crée de toute pièce des œuvres qui s’oublient peu de temps après avoir été visionnées. Ainsi, il est possible à l’entreprise de continuer de vendre ses nouvelles productions et d’attirer encore et toujours du public. Le personnage principal vient passer un entretient d’embauche dans cette société de production, mais elle va finalement refuser l’offre qui lui est proposée. Sa mémoire est alors effacée, afin de tenter à nouveau de la convaincre d’intégrer le projet : 12/20.
- It’s all in your head
Dans ce court-métrage, la distinction entre le monstre et l’être humain est très floue. Qui fait peur à qui ? Tout ne serait finalement qu’une questions de point de vue ? Partant de l’idée que se font les enfants d’avoir quelque chose d’effrayant sous leur lit, le réalisateur en fait une tout autre interprétation : 14/20.
- Caronte
Réussir un niveau sur une console de jeu permet de réaliser le vœu d’un des protagonistes : telle est l’histoire que nous raconte ce court-métrage. Hormis le jeu d’acteur très moyen, le reste est plutôt bon : le scénario est cohérent et tient la route, et on suit l’histoire d’un bout à l’autre sans en perdre une miette. La fin est assez triste, dans la mesure où la jeune fille, seule survivante d’un accident, termine le jeu afin de rejoindre le reste de sa famille, et se suicide donc. Les gros mots n’apportent rien de plus, et m’ont même un peu dérangée, étant donnée la quantité, mais l’idée est très bonne : 15/20.
- The meltdown
L’histoire prend place dans un futur proche, avec pour personnage principal un antihéros qui va finir par se sacrifier pour sauver le reste de son équipe. Suite à une bêtise de sa part, la centrale nucléaire où il travaille risque d’exploser, et de tuer toutes les personnes s’y trouvant. Ce court-métrage d’animation nous montre l’état d’esprit du antihéros, à la fois misogyne, et discriminant envers le physique de ses collègues. Il n’a pour moi pas un grand intérêt : 8/20.
- Hybrids
Les animaux ont évolué, suite à la pollution, et sont devenus des mélanges entre des boîtes de conserves ou des carcasses de voitures, et leur forme d’origine. J’ai beaucoup aimé l’idée, qui fait vraiment réfléchir à notre impact écologique et sur les déchets jetés dans la nature : 17/20. Et il semblerait que je ne sois pas la seule à l’avoir aimé, étant donne qu’il a gagné le premier prix ex æquo.
- The boogeys
Dans un futur post-apocalyptique, chacun se débrouille comme il peut pour survivre. Les enfants étant recherchés pour être éliminés, un père demande les services d’un ancien policier afin de retrouver son fils disparu. On assiste donc au sacrifice d’un homme pour sauver un enfant et une famille. Belle réalisation, et un travail sur les décors et les costumes : 15/20.
- Voyagers
Court-métrage d’animation français ressemblant étrangement à du Pixar, Voyagers est à la fois drôle, et tellement absurde qu’il en est captivant. Un tigre, un poisson rouge, un indien et un astronaute se retrouvent engagés dans une course poursuite dans l’espace, où l’on finit par ne même plus savoir qui attrape qui. Un petit bijou de l’animation française : 17/20.
- Last tree standing
Last Tree Standing nous narre l’histoire d’un personnage mi-homme mi-arbre. Dans un décors post-apocalyptique, ce court-métrage, réalisé par David Lynch et que j’ai eu la chance de découvrir en première française, nous interroge sur la manière dont nous agissons sur la nature et les conséquence que nos actes peuvent avoir à la fois sur l’environnement et sur les autres êtres vivants. C’était juste génial, mon coup de cœur court-métrage : 20/20.
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2 réflexions sur “Les Utopiales 2017 : Les courts-métrages”