L’été, j’aime partir en vadrouille. Tellement que je ne suis à Nantes que de passage. Du coup, j’ai profité de deux jours où j’étais dans les parages pour faire un tour dans ma ville, passée de mode Voyage à Nantes (VAN pour les intimes) le temps des vacances.
Bon alors la première chose, c’est que la fréquentation et le temps d’attente dépend énormément de l’oeuvre. Parce que oui, le Voyage à Nantes est un parcours artistique, qui permet de (re)découvrir la ville le long d’une ligne verte.
J’ai commencé mon périple à l’office de tourisme, pour récupérer des infos et le programme. J’ai rapidement repéré ce que je voulais voir, et c’était parti pour plusieurs heures de visite !
Étant dans le coin, je suis allée voir Paysage Glissé, un toboggan géant installé le long du château des ducs de Bretagne. Ayant suivi de loin l’actualité, le retard pour l’ouverture, puis la fermeture pendant quelques jours, je ne savais même pas si elle était finalement accessible.
Heureusement, il s’est avéré que oui, et certaines personnes attendaient même de pouvoir descendre. Cette œuvre donne un nouveau point de vue sur la ville, et nous invite à la regarder autrement. Le départ se fait à 12 mètres du sol et 50 mètres de l’arrivée.
Ce sont Tact architectes et Tangui Robert qui sont à l’origine de Paysage Glissé. Tout est parti d’une phrase d’André Gorz, qu’ils ont pris au pied de la lettre :
« Nous avons un monde en commun, dont nous percevons des aspects différents ».
Direction la place du Bouffay pour admirer La Part Manquante de Boris Chouvellon.
Œuvre représentant un possible futur proche désenchanté, elle mélange des palmiers et des pelles d’engins de chantiers, symbolisant deux mondes contradictoires. D’une part la plage, les vacances, le soleil, de l’autre l’usine, le travail à la chaîne, et la destruction.
Je lis ici l’atténuation des barrières entre loisir et travail. Pourquoi ne pas faire un métier qui nous plaît finalement, étant donné qu’on y passe le plus clair de notre temps ? Comme disait Confucius :
« Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ».
Quant au sel au sol, il peut symboliser l’absence d’eau, ou bien son invasion, comme il y a quelques semaines dans la cité des ducs…
Mon parcours se poursuit place Royale pour observer La Terre où les arbres rêvent de Laurent Pernot. L’œuvre représente une oasis abandonnée, à proximité de la fontaine symbolisant la Loire et ses affluents.
Les figures humaines blanches sur les arbres semblent se reposer, après un voyage périlleux duquel elles sont les seules rescapées. À l’heure où les réfugiés climatiques se font de plus en plus nombreux, la pénurie d’eau et le réchauffement planétaire posent question. Quelle évolution pour notre planète ?
Prochain arrêt : la place Graslin, et l’œuvre Hécate de Nicolas Darrot. Elle porte le nom de la déesse grecque lunaire de la magie. Sensée être visitée sous un temps ensoleillé, je n’ai pas pu bien en profiter ni vraiment comprendre ce qu’il y avait à l’intérieur.
L’artiste a aussi investi l’intérieur du théâtre Graslin ainsi que le temple du goût. Concernant le théâtre, l’œuvre porte le nom de BLKNTRNTL, nom de code de Black International, premier groupe anarchiste de Londres au XIXème siècle.
Dans la pratique, c’est un drapeau noir qui s’agite à l’aide d’un bras articulé. J’ai eu un peu de mal avec cette œuvre, préférant les dorures du théâtre, qui pour le coup contrastent bien avec le noir uni du drapeau. Sans plus pour moi.
Puis direction le cours Cambronne pour voir Les Nus de Daniel Dewar et Grégory Gicquel, des cabinets de toilettes et des bidets sculptés dans du marbre. Cet ensemble de trois pièces fait échos à l’exposition à la HAB Galerie, où je n’ai pas encore eu le temps d’aller.
Les trois sculptures sont en marbre rose du Portugal, qui a été choisi pour sa couleur proche de la peau humaine.
Dans le parc du musée Dobrée, on peut observer Les Serpentants Chantier des architextures de Johann Le Guillerm. Cependant, le projet a été imaginé par le Grand T, ainsi que de nombreux autres partenaires.
Les architextures modifient autant le paysage dans lequel elles se placent in situ qu’elles ne sont modifiées par lui. Cette œuvre s’inscrit dans un projet d’une plus grande envergure sur l’année 2017-2018, appelé Attraction, une saison avec Johann Le Guillerm, et qui a lieu dans toute la métropole nantaise.
De l’autre côté du musée se trouve Morse Attacks, Opération Neptune, suite et fin de Gilbert Coqalane. Œuvre en lien direct avec l’histoire, elle reprend ce qui est arrivé à John Steele, resté accroché à une église la veille du débarquement en Normandie.
Le fait que l’homme soit ici représenté par un morse pose des questions : l’humain et l’animal sont tous les deux dans l’impossibilité de voler, on repère aussi l’homonymie avec l’alphabet codé, et le morse est un animal connu pour être sauvage et gauche. L’homme le serait-il aussi ?
Petit passage à Entrez Libre, l’ancienne maison d’arrêt transformée en musée pour l’occasion. Mais que de monde ! Rassurez-vous, j’y suis retournée plus tard. Visite guidée dans un prochain article !
J’ai terminé mon périple du jour au Temple du Goût, avec l’exposition Les instruments de Nicolas Darrot, artiste dont je parle plus haut. Un article sera dédié sous peu à l’exposition dans son ensemble.
D’autres articles sur le Voyage à Nantes, en plus de ceux cités ici, arrivent sur Les Chroniques D’Une Nantaise. Alors restez connectés !
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