C’est en passant devant ma librairie préférée, parmi les nouveautés dans la vitrine, que je l’ai vu : après 5 ans d’absence, l’un des héros de mes années collège était de retour !
Vous vous en doutez, je me suis ruée à l’intérieur pour le voir de plus près. J’en suis ressortie, un quart d’heure plus tard, non pas avec un, mais avec … quatre livres : j’en avais profité pour acheter les trois tomes précédents !
Bon OK, je suis étudiante, et dépenser l’équivalent de deux semaines de nourriture en bouquins n’était peut-être pas la meilleure idée du monde, je vous l’accorde. Mais je n’ai pas pu résister !
J’étais partie pour relire la trilogie originale d’Anne Percin et enchaîner avec la suite tout juste sortie des aventures de Maxime. J’ai donc commencé, comme le veut la logique, par le commencement et le premier tome, intitulé comme l’indique cette chronique Comment (bien) rater ses vacances.
Titre alléchant me direz vous, mais aussi bien énigmatique. Alors qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière ? Fin du suspens dans 3 … 2 … 1 …
Maxime se retrouve seul avec sa grand-mère pendant les vacances d’été, alors que sa sœur est en colonie de vacances, et que ses parents font une randonnée en Corse.
« Tout va pour le mieux dans le meilleur des monde » (oui je sais, c’est un autre livre ça, d’un certain Voltaire je crois …), jusqu’à ce que sa grand-mère fasse un arrêt cardiaque. Cet événement ne sera que le début et le déclencheur de nombreuses péripéties, à la fois drôles, touchantes, mais aussi tristes parfois.
Le roman est écrit à la première personne, et le vocabulaire utilisé est celui employé par les jeunes de nos jours. L’identification à ce lycéen vivant en banlieue parisienne, aimant discuter avec ses amis sur les réseaux sociaux et refusant les vacances familiales est donc assez naturelle.
J’ai redécouvert la majorité des événements, ne me souvenant que de quelques détails assez insignifiant finalement. J’ai donc relu ce premier tome avec un regard nouveau, du recul, quelques années de vie en plus, et la maturité qui va avec.
Et à vingts ans comme à treize, la magie opère. Maxime est toujours aussi attachant et drôle, tant et si bien que j’ai dévoré ce premier volume en quelques heures. J’attaque la suite dès que j’ai fini mon article !
Cependant, ce ne sont plus forcément les mêmes passages qui me font sourire, ni les mêmes raisons. Les expérimentations que fait Maxime lorsqu’il se retrouve seul, je les ai plus ou moins vécues… comme pas mal de jeunes quittant le nid familiale pour la première fois, en somme.
Je trouvais ces situations complètement grotesques et exagérées du haut de mes 14 ans, elles me semblent à présent bien plus réalistes, et donc d’autant plus drôles. Elles me remémorent mes premières expériences personnelles, bonnes ou mauvaises, mais assurément instructives.
J’avais gardé un excellent souvenir de ce livre, conseillé par ma documentaliste de CDI de collège. Comme quoi, tout le monde ne garde pas qu’une mauvaise image de cette période de la vie.
J’aime beaucoup ce que publient les éditions du Rouergue auxquelles est éditée la série. Leur charte graphique, reconnaissable entre toutes dans les rayons des librairies, me donne toujours envie d’acheter leurs livres, ce que je ne peux, à mon grand regret, pas faire.
Comment (bien) rater ses vacances est donc une belle redécouverte, à l’approche des beaux jours. Un livre qui permet de se détendre, sans trop réfléchir, et qui redonne le sourire. Que demander de plus ?
Question rhétorique … Mais si vous n’êtes pas convaincu, voici quelques citations :
« Tant que tu es là, je n’ai pas besoin du reste de l’humanité. »
Très poétique ! Une autre ?
« Je le regardais, essayant de comprendre pourquoi il me vantait Mamie comme s’il avait l’intention de la vendre sur eBay. »
Je l’aime beaucoup celle-ci, elle m’a bien fait rire ! Bon, je vous l’accorde, sortie de son contexte, ça fait un peu bizarre … Mais je vous jure que c’est drôle ! Bon aller, une dernière pour la route, un peu plus philosophique celle-ci :
« Dans la vie, il faut savoir disparaître, pour que les autres se rendent compte qu’ils tiennent à vous. »
Alors livre pour ado ou roman intergénérationnel ? Je dirais un peu des deux. Le public cible de cet ouvrage est sans aucun doute les collégiens voir les lycéens. Cependant, il peut parler à beaucoup de jeunes adultes, et faire comprendre un certain nombre de choses aux parents.
Par contre, passé un certain âge, je pense que les parents ou grands-parents auront beaucoup plus de mal avec le vocabulaire utilisé. J’agrandirais donc cette cible aux 10-25 ans, aimant s’amuser et n’ayant pas peur de quelques grossièretés.
Concernant la note, elle a un peu baissée avec le temps. L’ado que j’étais lui aurait mis un 18/20 sans hésiter, du haut de mon cinquième de siècle, j’opterais plutôt pour un 16, ce qui est tout de même une note plus que correcte.
Ce n’est pas l’histoire la plus originale que j’ai lue, loin de là d’ailleurs, mais c’est justement cette banalité, et cette faculté à retracer une vie quotidienne assez quelconque, bien que romancée, qui me plaît.
Le vocabulaire n’est pas censuré, les faits sont exprimés tels quels, franchement et sans détours, et l’auteur ne prend pas les ados pour plus bête ou plus innocents qu’ils ne le sont. Et ça fait plaisir !
Pour moi ce livre reste surtout une bonne dose de nostalgie, à la fois du collège, à l’époque où j’ai découvert cet univers, mais aussi de mes 17 ans, l’âge de Maxime. Les questions existentielles qui y sont posées sont légitimes, et nous font réfléchir à notre propre vie.
« Et s’ils avaient raison, les vieux et les chats ? Si tout ce qui comptait, pour s’estimer heureux, c’était de se sentir vivant ? »
« Est-ce que j’étais prêt à ce qu’on me veuille du bien ? La question qui tue. »
Je reviens très bientôt vous chroniquer la suite des aventures de Maxime ! En attendant, bonne lecture.
Comment (bien) rater ses vacances, Anne Percin, édition du Rouergue, 13,50 €.
Ravie d’apprendre que mes romans instillent une sorte de nostalgie, ça y est, je suis déjà culte ! C’est que le tampax vite, comme dirait Kévin (pardon pour les néophytes). En tant qu’auteure ancienne étudiante fauchée, je mesure le sacrifice fait pour consentir à l’achat de ces livres (= tu manges des pâtes depuis 8 jours) et si j’avais une adresse en MP je ne manquerai pas de te founrir en « goodies » du Rouergue (à défaut de pâtes).
Anne Percin
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Bonjour, je viens de relire cette chronique que j’ai écrite mine de rien il y a plus d’un an suite à votre commentaire. J’accepte avec grand plaisir votre proposition de goodies, vous pouvez me contacter via la session contact disponible dans le menu déroulant du blog en haut à droite. Merci pour votre retour sur mon article en tous les cas!
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